Action Directe, Brigades Rouges, Fraction Armée Rouge, I.R.A., E.T.A., F.L.N.C..
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Les chefs de tous les groupes terroristes sont (ou ne vont pas tarder à être) des membres des services secrets des pays où ils agissent. L'action de ces groupes est souvent commandée à distance par le pouvoir afin de détruire la contestation réelle des pauvres.
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Un groupe terroriste est forcément clandestin. La prudence le fait s'organiser en petites cellules bien séparées les unes des autres, où seul le chef a un contact avec la hiérarchie. Un groupe terroriste est donc fortement hiérarchisé, reproduisant en cela une des choses que je reproche à cette société : l'existence des chefs et du pouvoir. Chacun de ses membres a donc pour devoir l'obéissance absolue, sous prétexte de servir la "cause". Néanmoins, un groupe terrotiste cherche à recruter. Les agents des services secrets peuvent donc facilement l'infiltrer en faisant semblant d'être des sympatisants (avant ou de préférence après avoir fait un "coup" spectaculaire avec la complicité des chefs de la police pour ne pas se faire pincer).
Des agents spéciaux infiltrèrent les Brigades Rouges italiennes. Puisque le pouvoir commande aussi bien les diverses polices que les services secrets, ces agents spéciaux purent facilement faire des coups d'éclat sans se faire coincer. Ils acquirent ainsi une bonne réputation parmi les B.R. et purent monter dans la hiérarchie. A force d'améliorer leur image chez ces terroristes en faisant de nouveaux coups d'éclat, ils finirent par arriver, dans la hiérarchie des B.R., juste au-dessous de ses chefs historiques. Ils ne purent les détroner avec cette méthode, mais ils avaient toute leur confiance. A l'occasion d'un coup monté avec ces chefs, ils les firent tomber. Une fois ceux-ci en prison, les agents secrets furent chefs des B.R.. C'est à dire que depuis cette époque, les B.R. ne sont plus qu'un appendice gratuit et obéissant des services secrets italiens.
Cette méthode que je viens de décrire est tellement facile à utiliser pour les services secrets que vous ne verrez certainement pas pourquoi ils s'en seraient privés. Cependant, si vous avez des doutes, lisez " Du terrorisme et de l'état " de Gianfranco Sanguinetti (distribution : " Le fin mot de l'histoire " ; B.P.274, 75866 Paris cedex 18 ; 50 Francs). Ce livre explique comment le grand spectacle de l'enlèvement d'Aldo Moro tua le printemps italien de 78.
Cette technique ayant réussi à la perfection en Italie avec les B.R., elle fut ensuite utilisée en Allemagne avec la Fraction Armée Rouge et en France avec Action Directe.
Cette méthode venait en fait de loin : elle avait été expérimentée en Indochine et en Algérie par la France. Parfois, dans le pays à maitriser, les services spéciaux créent eux-mêmes des guérillas ou des groupes terroristes en faisant semblant d'être contestataires, anticolonialistes et anti-impérialistes. Ou encore, quand ils sont pressés, ils peuvent eux-mêmes faire directement un coup spectaculaire ; ensuite, par coup de fil ou par lettre faussement signés, ils font croire aux médias que c'est leur ennemi qui a fait des horreurs. Ces diverses méthodes ont un nom pour les désigner toutes : la technique des " pseudos-gangs ", comme ils disent.
Au service de l'Angleterre, le brigadier Kitson inaugure en aout 1953 sa carrière contre-insurrectionnelle : il est officier de renseignements militaires au Kénya contre les " Mau-Mau " où il expérimente la technique des pseudos-gangs. Puis, il continue ailleurs sa " brillante "carrière. Enfin, après un court séjour en Irlande du Nord, il rédige en 69-70 " Low Intensity Opérations " où il décrit la technique des pseudos-gangs en s'inspirant beaucoup des livres du colonel Trinquier (français) qu'il admire. Puis, du printemps 1970 à avril 1972, il reçoit le commandement de la 39° brigade d'infanterie, en Irlande du Nord, qui couvre notamment Belfast. Il applique à l'I.R.A. la technique des pseudos-gangs. Il faut croire qu'il y réussi pleinement puisqu'il fût décoré du C.B.E. (Commandeur de l'ordre de l'Empire Britanique).
Ensuite, il poursuivit sa carrière en enseignant ses méthodes dans divers pays d'Europe. Vous pouvez lire, sur ces sujets, le livre publié par Roger Faligot aux éditions Flammarion : " Guerre spéciale en Europe " (Le laboratoire Irlandais), où l'on trouve, entre autre, des citations de militaires expliquant dans des livres que l'expérience irlandaise est destinée à servir dans toute l'Europe. Mais les livres, surtout écris par des militaires, ne sont jamais lus par les contestataires ; et l'état le sait.
Cela fait bien longtemps, maintenant, que l'I.R.A. est manipulée par les services secrets britanniques.
La technique des pseudo-gangs fut appliquée, après l'Irlande, aux B.R. italiennes, à la R.A.F. allemande, à Action Directe en France et, bien entendu, au F.L.N.C. corse et à l'E.T.A. basque qui sont tous manipulés par les services secrets des états qu'ils sont censés combattre.
Le pouvoir a plusieurs intérêts à commander les guérillas et groupes terroristes :
1°) Ça lui permet de contrôler, en les attirant vers ces groupes, des individus qui, sinon, seraient dangereux.
2°) Grâce à une action judicieuse de ces groupes (bombe massacreuse ou autre), il peut justifier vis-à-vis de la population toutes les mesures de répression qu'il juge nécessaires (augmentation du nombre de policiers, de militaires, et de leurs finances ; restriction des libertés et même, parfois, état d'urgence ou couvre-feu).
3°) En faisant dire par les médias que c'est une certaine organisation qui en est coupable, le pouvoir peut déconsidérer, et parfois stopper, un début d'action radicale menée par une partie de la population qui n'a pourtant rien à voir avec cette organisation.
4°) La pseudo-guerre entre l'état et une guérilla (ou un groupe terroriste) séparée de la population joue le même rôle qu'une guerre classique : elle fait peur, elle éteind les consciences et contrôle ou supprime la contestation.
5°) Au cas où les choses tournent vraiment mal pour l'état, il peut toujours laisser prendre le pouvoir par un de ces groupes terroristes ou une de ces guérillas, même s'il ne le contrôle pas encore totalement, parce qu'il est, de par sa hiérarchie absolue, déjà constitué en état : le principe essentiel, l'existence d'un pouvoir, sera conservé. C'est ce qui s'est passé en Iran en 1978 où, pour empêcher la population qui venait de virer le Shah de prendre le pouvoir, celui-ci fut livré à Khomeini (qui venait de France).
Tract fait le 20 novembre 1991 par le comité " Ne vous laissez plus prendre "
P.S.) Il est important et urgent de traduire et (ou) de reproduire ce tract, de le redistribuer, notamment, mais pas seulement, aux sympatisants et membres de l'I.R.A., de l'E.T.A., des B.R., de la F.A.R., du F.L.N.C., d'Action Directe, Etc.
P.P.S.) Si tu n'as pas de chef, tu es sûr qu'il ne pourra jamais te trahir ! Tu es sûr, aussi, de ne jamais être commandé par un agent très spécial. Ce qui ne t'empèche pas de t'allier avec des amis (tantôt les uns, tantôt les autres) pour faire diverses actions. Sans jamais oublier que le contestataire doit être au sein de la population comme un poisson dans l'eau et que, si l'on doit tout dire et tout écrire pour divulguer la théorie, il ne faut, dans la pratique, jamais faire d'actions impopulaires ; seulement des actes dont une grande partie de la population rêve et n'ose pas faire elle-même. De toute facon, il faut bien se dire qu'un groupe séparé ne doit pas tout faire à la place des gens, sinon ils ne s'y mettront jamais. Par contre, on peut les amener, petit à petit, à comprendre qu'il est possible de " faire quelque chose ", à comprendre comment le faire, et à le faire eux-memes ; il ne faut jamais passer à un niveau " supérieur " d'action tant que les gens ne sont pas eux-mêmes, dans les actes, juste en-dessous.
P.P.S.) Des bandes de Jeunes, en banlieue parisienne ou ailleurs, se sont déjà lancées dans des actions radicales : pièges tendus à la police, émeutes, pillages de super-marchés etc. Il est grand temps qu'elles se coordonnent au sein d'une union de toutes les bandes. Ça leur permettra d'éviter des provocations policières destinées à les faire se battre entre elles et de passer à un niveau d'action supérieur : au lieu de se contenter d'un pillage une fois de temps en temps, elles pourraient ainsi avoir la force de prendre Paris, c'est-à-dire de faire la révolution !
P.P.P.S.) Une nouvelle forme de pseudos-gangs fut utilisée à Lyon, avec succès, pour éteindre le feu de Vault-en-Velin : la mafia qui, elle aussi, est clandestine et hiérarchisée présente pour l'état à peu près les mêmes avantages qu'un groupe terroriste ou une guérilla ; à Lyon, des flics déguisés en gangsters tuèrent des transporteurs de fond, et ne dévalisèrent même pas le camion ; ceux de Vault-en-Velin furent assimilés aux gangsters et tout s'arrêta.