CE QUE LE FOULARD NOUS VOILE :

LE POUVOIR DIVISE POUR MIEUX REGNER.

 

 

Le pouvoir a mis en scène le spectacle du foulard : les médias ont transformé un fait divers en un scandale d'importance nationale, ils ne nous ont parlé que de ça pendant un mois et s’apprêtent à recommencer une fois de en temps pour maintenir l'ambiance ainsi créée. Et quelle ambiance: des filles ne peuvent aller en cours sous prétexte qu'elles portent un foulard – alors que des profs enseignent avec une croix ou une médaille religieuse – ; en solidarité avec elles les musulmans ont tendance à devenir intégristes et les arabes à se faire musulmans – Khomeiny a perdu sa guerre, il en est mort, l'intégrisme musulman le suivra dans sa tombe ; c'est pourquoi la France ne craint pas de renforcer momentanément l'islamisation des arabes et l'intégrisme musulman, et par là tous les intégrismes – ; la confusion entre arabes, musulmans, et intégristes est consciemment entretenue et renforcée; à cause du coup du foulard, il se crée chez les profs un intégrisme laïc qui ne manquera pas de diviser les profs du public et ceux du privé – depuis la fin du siècle dernier, une technique couramment utilisée par le pouvoir pour éteindre la révolte des profs consiste à rallumer la guerre scolaire: quand ceux du privé et ceux du public se battent les uns contre les autres, ils ne risquent pas de s'unir pour faire grève tous ensembles (d'ailleurs une pétition de la "Fédération des cercles Laïques", réclamant la suppression des aumôneries dans les écoles publiques, commence à circuler. Comment réagiront les privés" ? La nouvelles guerre scolaire est pour quand ?)- ; plus généralement, le racisme monte en flèche et divise le prolétariat (esclaves blancs contre esclaves de couleur).

Le but immédiat du pouvoir

En France, en ce moment, des grèves éclatent un peu partout, et de plus en plus souvent, mais toujours en ordre dispersé. Si les profs font une grève dure, elle touchera toute la population. Car non seulement les profs sont nombreux (plus d'un million), mais aussi, par l'intermédiaire des élèves, ils sont en contact avec toute la population. Et surtout, les élèves et les étudiants s'y mettront aussi, et sous la forme la plus dangereuse: la coordination, qui pourrait appeler l'ensemble de la population à une grève générale unifiée par une coordination générale. Le pouvoir ne contrôlerait plus rien et la population serait enfin libre de s'occuper de ses affaires elle-même, et comme elle le désire. Ce ne serait pas le désordre, mais la fin des chefs et des exploiteurs. Bref, une vraie grève des profs pourrait être le détonateur d'une explosion qui détruirait le pouvoir. A la fin de l'été, les médias nous ont beaucoup parlé de la révolte des profs qui grondait de plus en plus. L'état à très peur des profs: après un mois et demi de grève, les ouvriers de Peugeot n'ont pas obtenu plus que les profs, qui, sans faire grève, ont reçu des primes et 5% d'augmentation. Mais cela n'a pas suffit. La révolte des profs continue de menacer le pouvoir. Aussi veut-il, par le coup du foulard, la détourner vers un bouc émissaire: les arabes, comme d'habitude.

Tant que les profs parlent du foulard et se battent contre l'islam, ils en oublient à quel point ils sont exploités

Origine du racisme moderne en France.

Tout cela s'inscrit dans le contexte du racisme dont il est bon de connaître les origines.

Avant la guerre d'Algérie, la France a voulu croire que ses esclaves algériens la considéraient comme une amie. Elle a donc ressenti la révolution algérienne comme une trahison. C'est pourquoi un raciste dur décrira un arabe ainsi : "par devant il te dit : 'mon z'ami, mon z'ami', puis il te poignarde dans le dos".

Les Français qui ont participé à la guerre d’Algérie vers 1960. Avaient alors 20 ans. Il a fallu leur faire croire que les arabes sont des sous-hommes pour qu'ils acceptent de leur tirer dessus comme sur des "ratons". Aujourd'hui ils ont 50 ans, mais n'ont pas perdu leur racisme, et l'ont transmis à leurs enfants. C'est pourquoi, le racisme, en France, touche surtout les arabes et avant tout les algériens.

Des noirs, principalement sénégalais, furent obligés de participer à cette guerre. Ils furent surtout placés en première ligne de l'armée française – perdurant ainsi de vieilles "traditions" militaro-coloniales françaises –. c'est pourquoi, comparant le "nègre" au "raton", le même raciste dira : "Par contre, les noirs, par exemple les sénégalais, et bien, eux, ils sont gentils. Pas intelligents, certes, mais gentils".

Depuis, le pouvoir continue d'inciter au racisme pour diviser le prolétariat afin de mieux régner. Il préfère voir les esclaves blancs se battre contre les esclaves de couleur plutôt que de les voir tous unis contre lui.

Le seuil de tolérance n'est rien d'autre que le pourcentage d'immigrés à partir duquel l'état conseille officiellement le racisme. Et les médias, en parlant sans arrêt des arabes, les font ressentir comme énormément présents: même dans les villages où il n'y en a pas !

Sur les lois anti-immigration et anti-immigrés

Les récentes circulaires officielles réclamant l'application de telles lois ont deux buts: faire croire à ceux qui essaient d'y voir clair que c'était pour en arriver là que le coup du foulard a été mis en scène (mais alors pourquoi ce spectacle continue-t-il ?) et surtout renforcer le racisme en lui accordant une justification: " si l'état est raciste, on a bien le droit de l'être aussi", se diront bien des gens.

Comment le père François assure ses arrières.

Mitterrand n'aurait jamais été élu sans les profs. Rappelons qu'au premier parlement socialiste, en 81, les profs avaient la majorité absolue – Ils auraient pu en profiter pour améliorer substantiellement la condition des enseignants; mais ils admiraient tellement leur chef, Mitterrand, qu'ils l'ont au contraire laissé dégrader la survie accordée aux profs –. Le P.S. a besoin des enseignants. Ceux-ci sont généralement antiracistes. Mitterrand a prévu un repli stratégique au cas où son coup du foulard serait dénoncé: Mme Mitterrand a pris officiellement la parole en faveur du droit au port du foulard afin que plus tard le Père François puisse prétendre que, par l'intermédiaire de sa famille, il est resté antiraciste jusqu'au bout.

Eventuel futur coup du père François.

L'une des techniques utilisée par le pouvoir pour supprimer les révoltes est le terrorisme d'état : les services secrets font un attentat terroriste ou manipulent des idiots qui le font à leur place. Puis, par l'intermédiaire des médias (télé et autres), l'état cherche à nous faire croire que cet attentat est revendiqué, ou qu'il a été fait, par ceux que le pouvoir veut utiliser comme boucs émissaires. Le citoyen moyen ne pourra jamais vérifier si tel coup de fil ou tel texte explicatif vient effectivement d'Action Directe ou du Jihad Islamique, ou si c'est un faux envoyé par les services secrets; de toute façon, il n'y songe même pas. Dommage, il a trop tendance à croire ce que la télé lui raconte. La peur du terrorisme le paralyse: au lieu de penser qu'il est exploité, il se dit : "Quelle bande de salauds, ces terroristes, seul l'état peut me défendre contre eux. Ne mettons pas de bâtons dans les roues de l'état : à bas la grève, à bas la révolte." Que dirait-il s'il savait que depuis longtemps le terrorisme est, en France, presque toujours pratiqué par les services secrets français et officiellement revendiqué par les futurs boucs émissaires? Ce fut le cas pour le Rainbow-Warrior; pour les attentats de septembre 86 – notamment chez Tati où il y eut plusieurs morts – qui avaient pour but d'empêcher la révolte étudiante (mort de Malik Oussékine), puis prolétarienne de l'hivers 86-87 - cela n'a pas marché parce que cela fut un peu dénoncé et que l'état ayant pris peur arrêta sa pratique du terrorisme. Puis ce fut le cas pour l'attentat contre Peyrefitte (où deux ouvriers furent touchés: un mort et un blessé.) qui émietta et réduisit(*) mouvement de l'hiver 86-87: seuls les salariés les plus décidés se mirent en grève, mais en ordre dispersé; et les étudiants qui, avant l'attentat, avaient pourtant appelé l'ensemble de la population à descendre dans la rue, cessèrent définitivement d'y aller : la rencontre dans la rue entre grévistes étudiants (avec l'idée de coordination) et salariés grévistes fut ainsi à peu près évitée(*).

Le pétainiste Mitterrand – vérifiez vous-même: dans l'encyclopædia universalis éditée avant son élection, il est dit que Mitterrand fut décoré de la francisque par Pétain. Ce n'est pas du passé: il faut lire les pages 102 à 105 de l'édition de "Mein Kampf" parue en français (malgré l'interdiction d'Hitler) aux "Nouvelles Editions Latines" pour voir à quel point Hitler admire le mouvement chrétien-social. Il faut lire la "lettre aux français" que diffusa Mitterrand pour les élections de 88 et constater qu'il écrit en toutes lettres qu'il s'inspire du mouvement chrétien-social. D'ailleurs ne trouvez-vous pas qu'il ressemble de plus en plus à Pétain dans son allure comme dans ses pratiques? – il peut espérer avoir la possibilité de se permettre un attentat terroriste avec mort(s) d'homme(s) puisque personne n'a dénoncé le mini-terrorisme d'état de cet été – qui a provoqué une grève C.G.T. des postes réclamant que tout colis provenant de l'étranger soit ouvert en douane, par un service de déminage, et une grève C.G.T. des conducteurs de métro réclamant plus de flics (qui leur taperont dessus lors de leur prochaine grève). La C.G.T. descendant du stalinisme, personne ne s'étonnera de sa complicité dans ces affaires – personne n'a non plus dénoncé les récents attentats en Corse, officiellement signés F.L.N.C., qui eurent lieu quelques jours après qu'un Ministre ait fait un discours sur l'anti-terrorisme.

Rappelons qu'un intégriste laïc a déjà reçu une lettre de menace provenant apparemment du Jihad Islamique. Il est donc possible que Mitterrand ait déjà prévu des attentats contre les intégristes laïc officiellement revendiqués par le Jihad.

Dernières nouvelles

Le pouvoir prévoit des attentats terroristes pendant la période entourant les fêtes. Les a-t-il programmé dans les grands magasins? Dans les gares S.N.C.F.? Officiellement revendiqués par qui? La télé n'a pas précisé.

Un coup d'état ?

La montée du racisme due au spectacle du foulard provoque une montée du fascisme en France. Pour qu'elle soit bien visible, le pouvoir à calculé qu'elle devait avoir lieu juste avant les élections partielles de Dreux et Marseille, les deux points forts des Le Penistes.

Si par divers biais (par exemple avec des attentats officiellement revendiqués par le Jihad), Mitterrand continue de faire monter le racisme, le fascisme montera aussi. Quant le fascisme sera suffisamment fort pour qu'une partie de la population s'affole vraiment, par exemple au point de faire des manifestations puissantes contre le fascisme) alors, sous prétexte de stopper le fascisme, ou le terrorisme international, ou les deux, Mitterrand pourra faire un coup d'état en se faisant voter les pleins pouvoirs par le parlement. La constitution le lui autorise dans le cas où la France est en grand danger : son coup d'état aura une apparence légale. Il fera ensuite un référendum où son coup d'état sera plébiscité par 80% des électeurs: ceux qui se répartissent de la droite molle à l'extrême-gauche.

C'est ça le vrai coup du Père François. Il aura enfin réussi son vœu le plus cher : marquer l'histoire.

Le laisserez-vous faire ?

 

Le comité "politique connue = politique foutue" vous demande de réfléchir à ce texte, de le montrer, d'en discuter, de le reproduire, de le diffuser, notamment dans les autres villes, d'inventer et de diffuser vos propres idées, de ne pas faire confiance aux partis ou syndicats, ni pour ça, ni pour faire la grève.

MERCI.

et encore : rediffusez ce texte: IL Y A URGENCE !

 

 

Fait le 4/12/89, Comité "Politique connue = politique foutue"

 

(*) : note explicative

Plusieurs choses ont contribué à la mort du mouvement de décembre 86 :

– 1° - Après la mort de Malik, les manifs du mercredi 10 décembre, communes aux étudiants, lycéens et ouvriers furent plus ou moins silencieuses. Ce silence étant imposé par les militants de tout bord pour interdire la communication et tuer le mouvement.

– 2° - La double-appartenance consiste, pour un président de séance, un membre du comité de grève ou d'une commission à être en même temps militant d'un parti ou d'un syndicat. Imaginons que nous le permettions: dans l'histoire du mouvement, il arrivera forcément un moment où notre mouvement entrera en contradiction avec le parti ou syndicat en question. Que fera celui qui est à la fois délégué et militant? comme "on ne peut servir deux maîtres à la fois", il lui faudra choisir entre servir la grève ou bien servir son parti ou syndicat. Donc il trahira l'une ou l'autre! La double appartenance est donc dangereuse pour notre mouvement. Il nous faut donc interdire la double appartenance au président de séance ainsi qu'aux membres des comités de grève ou des commissions.

Les militants virent que les étudiants et les lycéens comprenaient de mieux en mieux le principe ci-dessus; qu'après avoir viré Isabelle Thomas, ils continuaient à virer les militants de tous bords; que si le mouvement continuait, il se ferait sans eux, c'est-à-dire contre eux. Ils préférèrent essayer de casser le mouvement en votant, dans la nuit du 11 au 12 décembre, l'auto-dissolution de la coordination nationale – où les militants étaient encore majoritaires –. mais bien des étudiants et des lycéens voulaient continuer le mouvement. L'existence de grèves ouvrières puissantes les y aurait encouragé, et ils auraient probablement réussi. Ils auraient monté une nouvelle coordination plus saine (sans militants) que la précédente et seraient devenus très dangereux, surtout en discutant avec le reste du prolétariat. C'est en particulier pour les décourager, et définitivement, que Pasqua programma l'attentat contre Peyretitte et assimila le mouvement de contestation au terrorisme en disant : "Ceux qui ont pris le risque depuis quelques semaines de créer dans le pays un climat de haine devraient prendre conscience de leurs responsabilités. Rien ne fera reculer l'état. Nous redoublerons nos forces et rassemblerons d'avantage de moyens pour faire reculer le terrorisme. " (cette citation se trouve en dernière page du "Monde" du 16/12/86).

 

 

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